Coaticook se penche sur l’avenir de Postes Canada

LETTRES. À quel avenir est voué Postes Canada? Devrait-on augmenter ou diminuer l’offre de services de l’organisme? Quelques pistes de solutions ont été amenées lors d’une consultation publique, tenue vendredi matin (9 septembre).

À l’invitation de la députée de Compton-Stanstead et ministre du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, une vingtaine de personnes se sont rassemblées au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook afin de discuter de l’avenir de cet organe gouvernemental. Des élus, des gens du monde des affaires ainsi que des citoyens ont assisté à l’exercice.

Premier constat réalisé, plus une municipalité est petite, plus le rôle d’un bureau de poste semble important. «De notre côté, on prie chaque année pour qu’on conserve notre bureau de poste, lance Christiane Paquet, de Martinville. En plus de pouvoir y envoyer et recevoir notre courrier, car avouons-le, il y en a encore pour qui l’internet, c’est du chinois, le bureau de poste, c’est un endroit privilégié pour diffuser de l’information.»

Le président de l’Association des Townshippers, Gerald Cutting, est du même avis. «Les bureaux de poste jouent un rôle majeur. À l’avenir, on ne devrait pas rapetisser les services de Postes Canada, mais bien les élargir.»

Le message a résonné auprès de la coordonnatrice de la campagne «Sauvons Postes Canada», Magalie Giroux. Selon elle, l’organisme gouvernemental pourrait élargir sa gamme de services. «Quand on pense que les caisses populaires se retirent des petites municipalités et qu’il y a plus d’un million de citoyens qui n’ont pas de compte bancaire, je pense que Postes Canada pourrait offrir ce genre de services, où les gens pourraient faire des retraits et des dépôts. Aussi, il y a quelque temps, nous avions fait un partenariat avec un CLSC, à Montréal, où les facteurs pouvaient passer une fois par semaine chez des gens plus âgés pour voir si tout allait bien. Si ce n’était pas le cas, ils pouvaient contacter le CLSC. Il y a plein d’avenues à étudier.»

Ex-président du syndicat des travailleurs de la poste en Estrie, Pierre Avard croit qu’il est possible de développer les services de Postes Canada tout en assurant la rentabilité de l’organisme. «L’ex-gouvernement des conservateurs a tout fait pour discréditer Postes Canada, laisse-t-il entendre. Oui, il y a moins de lettres envoyées à la poste, mais Postes Canada, c’est une plus-value dans une communauté. Ça apporte des emplois dans une région.»

Dans un tout autre ordre d’idées, une citoyenne a dénoncé le fait que bien des gens étaient obligés de payer pour obtenir une facture papier, envoyée par la poste. «Pourquoi faut-il que je paie 4 $?, se questionne Ghislaine Leblond. On se sent coincé, surtout lorsqu’on vit dans une région éloignée où l’accès à internet haute vitesse n’est pas disponible.»

Le maire de la Ville de Coaticook, Bertrand Lamoureux, a également participé à l’exercice. Il déplore la lenteur de certains envois, mais salue toutefois la collaboration de l’organisme dans la réimplantation de certaines boîtes postales à des endroits plus facilitants pour ses citoyens.

Une décision au printemps

La tenue d’une consultation publique a été un exercice très enrichissant, aux yeux de la ministre et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau. Il s’agissait d’une huitième rencontre du genre depuis son élection. «Peu importe le sujet, ça m’a beaucoup aidé à comprendre les enjeux et, ultimement, à amener des arguments plus convaincants auprès de mes collègues.»

Quant à l’exercice sur les postes, Mme Bibeau retient notamment les besoins qui diffèrent entre les secteurs urbain et rural ainsi qu’entre les générations.

Les idées lancées seront recueillies et déposées au comité parlementaire. Une décision sur l’avenir de Postes Canada sera rendue par le gouvernement au printemps prochain.